On ne doit punir les commandeurs qu’après de mûres réflexions. Il faut auparavant épuiser la ressource des menaces en particulier. La crainte du châtiment, et plus encore celle de perdre leur état doit faire plus d’impression sur eux que sur les autres nègres.
(…)
Quelque talent qu’ait un commandeur il ne faut pas hésiter à le destituer s’il est prouvé qu’il a suborné la femme d’un autre nègre (en réalité on n’appliquera jamais ces ordres. Le commandeur Jean-Baptiste n’a pas dû avoir ses 60 enfants de sa femme, ni de jeunes filles). Ce crime doit être impardonnable ou l’on s’expose aux plus grnads malheurs. Dans ce cas le châtiment doit être de la plus grande sévérité et en présence de l’atelier assemblé. Il faut le punir d’un abus d’autorité aussi dangeureux, et comme il serait à craindre qu’un nègre habituer à commander ne pût se plier à l’obéissance, et qu’il ne conçut le désir de se venger, il faut le condamner à la chaîne pour longtemps, qu’il soit mis à la barre de manière à ne pouvoir s’en évader sans réveiller le nègre qui serait auprès de lui et qui en répondrait. Après un châtiment long et exemplaire, si le nègre s’est bien conduit et qu’il soit un sujet utile, on peut le rétablir dans son poste. Si on ne le juge pas convenable il faut lui confier quelque poste de gardien de vivres ou autres.
Les esclaves aux Antilles françaises 17ème et 18ème siècles
Gabriel Debien 1974 p 129
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