« La fondation d’une archive est, croit-on, nécessaire si l’on doit pouvoir restituer les Nègres à leur histoire. Mais elle est une tâche singulièrement compliquée. En effet, tout ce que les Nègres ont vécu comme histoire n’a pas forcément laissé de traces ; et, là où elles ont été produites, toutes les traces n’ont pas été préservées. Dès lors, comment, en l’absence de traces, sources des faits historiographiques, écrire l’histoire ? Très tôt, il apparaît donc que l’écriture de l’histoire des Nègres ne peut être faite que sur la base de fragments, lesquels sont mobilisés pour rendre compte d’une expérience elle-même fragmentée, celle d’un peuple en pointillé, en lutte pour se définir non comme un composite disparate, mais une communauté dont les taches de sang sont visibles sur toute la surface de la modernité. »
« Critique de la raison nègre (POCHES ESSAIS t. 436) » par Achille MBEMBE.
Elle a organisé l’ouverture au public en 1997 de la médiathèque municipale du Gosier qu’elle a dirigé pendant 21 ans tout en étant engagée dans la vie culturelle et associative. Co fondatrice et présidente de l'association Varan Caraïbe de 2006 à 2017 elle a initié l'organisation du Mois du Documentaire en Guadeloupe. L’association Varan Caraïbe a formé plus d’une quarantaine de réalisateurs de film documentaire. Un catalogue de près d’une cinquantaine de films documentaire constituant un portrait de la Guadeloupe et de ses habitants est en ligne et les films en accès gratuit. Passionnée par le cinéma documentaire elle collabore aux films de Sylvaine Dampierre en tant que coordinatrice de production du film documentaire « le pays à l'envers », et participe à l’écriture de son dernier long métrage documentaire « Paroles de Nègres ». Elle a publié dans de nombreux ouvrages collectifs, en théâtre notamment et publie en 2010 un album bilingue français créole pour enfant « l’anoli amoureux/zandoli mandé mayé ». Léonora Miano la remarque lors d’un atelier d’écriture en Guadeloupe et lui propose de participer au recueil de nouvelles Volcaniques aux éditions Mémoire d’encrier en 2015. La même année elle publie avec Frédéric Régent et Bruno Maillard « Libres et sans fers, paroles d’esclaves français » aux Editions Fayard. Elle poursuit ses recherches en histoire sur les 20 dernières années de l’esclavage en Guadeloupe.
Maîtrise de droit public Université Antilles Guyane, Diplôme de Sciences Politique (IEP Toulouse). Stage de formation au court métrage réécriture et préparation à la production au Moulin d’Andée en 2001, Atelier d’écriture avec Jean Pierre Sarrazzac avec Varan Caraïbe en 2014.
Gilda Gonfier est directrice adjointe chargée des affaires culturelles à la Région Guadeloupe depuis septembre 2017.
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